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Tout perdre ?

(Une chronique)

 

Tout perdre

 

Il m’arrive parfois d’entendre ça et là quelques réflexions franchement hostiles à l’investissement boursier. Il est vrai que ce n’est pas toujours un long fleuve tranquille et c’est même un parcours régulièrement chahuté. Surtout si, pas de bol !,  on est entré à contre-courant dans le marché, c’est-à-dire au plus haut du moment.

 

On connaît la triple parade : diversification, équilibre, temps. Néanmoins, chassez le naturel, il revient au galop. Dès la première chute, le premier revers, certains encaissent mal et se lamentent. Le réflexe est d’autant plus compréhensible lorsqu’après 5 ans d’investissement, on est (encore) en perte sur certaines lignes. On espérait mieux, c’est évident, et ce ne sont pas les années 6 à 7 dernières années boursières qui me contrediront. Elles ont autant permis d’entrer dans le marché à bon compte, qu’à mauvais ! Dans ce cas, les lamentos gonflés d’incertitudes sortent du placard. Car c’est bien connu : le Belge aime goûter au beurre, à son argent et aux lèvres si suaves de la crémière.

 

En ce sens, lorsqu’il investit dans les marchés boursiers, à contrecoeur et poussé dans le dos par des taux garantis peu élevés, il accepte mentalement de le faire pour autant que ce soit sans risque et avec un bon rendement. Cherchez l’erreur. Je caricature à peine. Dans ce scénario surréaliste, on apprendra souvent de la bouche de grands enfants prudents que la bourse, c’est mal, et qu’on peut tout perdre. Et que c’est ce qui s’est passé quand notre banquier nous a conseillé les actions Fortis. Bon, on va tout de suite s’arrêter là parce qu’on mélange les serpillières et les pattemouilles.

 

Conduite adroite

 

S’il est vrai qu’il est techniquement possible de tout perdre en bourse, il faut savoir avec quels instruments. On ne roule pas en deux chevaux comme en Ferrari. En réalité, il faut surtout savoir de quoi on parle.

 

Lorsqu’on évoque les placements boursiers en général, la plupart des gens sont un peu perdus, voire beaucoup. Il est dès lors normal qu’ils se raccrochent à ce qu’ils savent, c’est-à-dire pas grand-chose. Mais ce pas grand-chose fait toute la différence, parce que c’est sur cette base que le commun des mortels va décider de ne pas acheter une voiture parce que quand il y a un accident d’avion, ça fait mal. Oui, certes, avion et voiture sont deux moyens de transport, mais il y a quand même plus d’accidents de voiture que d’avion. Et pourtant, c’est ceux-là qu’on retient, parce qu’ils sont plus spectaculaires. C’est la même chose avec Fortis. Pour certains, depuis l’affaire, le risque est une évidence palpable et chaque fois qu’une bourse se crashe, on pourra dire : Tu vois, on a bien fait de ne pas y être. Sauf que c’est prendre la part de vérité qui rassure, mais dont une large part est occultée. Parce que la bourse, c’est loin de n’être que des plantages. Sinon, ça ce saurait.

 

Soyons de bon compte, comme disait Monte-Cristo

 

Il est évident qu’une action cotée en bourse peut parfaitement perdre l’entièreté de sa valeur si l’entreprise qu’elle représente fait faillite. Mais il est possible d’éviter ce problème en achetant plusieurs actions. Le risque qu’elles perdent toutes complètement leur valeur en même temps devient très réduit. Si en plus on achète par exemple des obligations d’état, on diminue ce risque d’autant puisqu’on diversifie le portefeuille en appliquant le bon vieil adage de nos ancêtres : on ne met pas tous ses œufs dans le même panier. Et c’est très exactement ce que fait le gestionnaire d’un fonds de placement ou Sicav (1) : il répartit les risques dans le cadre d’une diversification des avoirs. La chose est permise par l’argent mis à sa disposition, c’est-à-dire le vôtre et ceux de tout investisseur lambda (2) ayant raisonné comme vous. Forte de cette diversification, une Sicav peut affronter les marchés boursiers avec plus de sérénité. Des pertes (temporaires) sont évidemment très possible, et sont même régulières, mais je n’ai jamais vu une Sicav correctement diversifiée dans des actifs mondiaux et de fortes capitalisations s’effondrer jusqu’à terre. On en voit par contre nettement plus dont la valeur monte.

 

Il y a deux jours, on m’a dit : la fin du Monde est pour demain

 

En général, c’est ici que les collapsologues (3) de tous poils lèvent la main en disant que oui, mais non, depuis le temps que ça dure, nous on sent que tout va partir en vrille. Bref, que tout va perdre de sa valeur, même et certainement une Sicav diversifiée en obligations et certainement si ce sont des bons d’état, parce que l’état nous vole notre argent, on n’en est plus maître, etc., etc.

 

S’il est vrai que la civilisation ferait un bon énorme dans le temps en trouvant une parade aux dérives manifestes et inhérentes au capitalisme, on va une fois encore s’arrêter là parce que ce n’est pas mon propos. Mais par contre, je ne peux que reconnaître que, techniquement, rien n’est sûr. C’est tellement vrai que c’en est une lapalissade. Je dirai donc à ces personnes porteuses du sens catastrophique des choses de m’indiquer des solutions aux problèmes qu’ils soulèvent et surtout comment ils les ont mis en place dans leur vie quotidienne. Comme très souvent, je devrai malheureusement attendre une réponse pendant longtemps. Le jeu est en effet plus amusant lorsqu’il consiste à mettre une peur en avant pour tenter de trouver des disciples favorables à une méconscience (4).

 

En attendant le jour faste du dérèglement mondial, soyons réalistes : il faut bien faire quelque chose. Et si ce quelque chose envisage un placement à long terme, l’investissement en Sicav est loin d’être une idiotie puisqu’il permet de conjuguer les trois éléments évoqués en début d’article : temps – équilibre – diversification. Du coup, remettons les pendules à l’heure. Si une Sicav perd 100 % de sa valeur alors qu’elle a investi entre autre dans des emprunts d’état, cela veut dire que les dites obligations ne valent plus rien. Car ne l’oublions pas, la valeur d’un fonds de placement est tout bêtement déterminé par l’addition de tous les titres qu’il a en portefeuille. Donc, si une obligation ne vaut plus rien, c’est parce que l’emprunteur ne vaut plus rien : il est en faillite. Et si c’est votre état qui est en faillite, j’aime autant vous dire que vous ne penserez plus à la valeur de votre Sicav, mais plutôt à savoir si votre jardin permet de cultiver quelques légumes que vous garderez la nuit pour éviter la maraude.

 

Conclusion : il faut arrêter de dire n’importe quoi !

 

Comme on ne m’a pas encore donné de solution pour éviter concrètement l’effondrement de la civilisation, j’imagine que vous êtes comme tout le monde, avec quelques modestes économies à placer. Vous vous demandez : en attendant que tout se casse la figure, qu’est-ce que je fais ? Si vous n’avez pas envie ou besoin d’acheter un frigo, si vous n’aimez pas trop l’immobilier (sans compter qu’il faut des sous) et si vous n’avez guère le sens boursier, vous vous dites peut-être qu’il vous faut néanmoins passer par l’investissement boursier car à défaut, les taux sans risque comparés à l’inflation mangeront votre capital tôt ou tard. Si vous optez comme beaucoup pour la Sicav comme support de vos projets à long terme, notamment parce que vous n’avez pas envie de vous coltiner un suivi permanent, vous pouvez y entrer via un contrat d’assurance-vie de branche 23, c’est-à-dire sans garantie de capital ou d’intérêt.

 

C’est à ce moment qu’on rappellera utilement que l’investissement boursier est peut-être un jeu, mais que ’est un jeu raisonné et raisonnable, pour autant qu’on s’attache à y mettre les formes et à en apprendre les règles de base. C’est-à-dire qu’il vous faudra en priorité non seulement établir votre profil d’investisseur, mais également déterminer quelle part de vos avoirs vous pourrez investir de telle ou telle manière afin de garder l’équilibre, la diversité et la liquidité suffisante de votre portefeuille. Je vous aide en ce sens. Parce que c’est mon métier, et parce que j’ai développé des outils spécifiques et originaux pour cela.

 

Est-ce une garantie de réussite à 100 % ? Non ! Tout comme votre banquier, je ne suis ni devin, ni gourou. Ce n’est pas mon job. Mais avec les précautions d’usage, avec les bonnes informations documentaires et avec un service adéquat, je peux vous aider à avancer sur le chemin que vous aurez choisi, en toute connaissance de cause.

 

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(1) Société d’Investissement à Capital Variable.
(2) Le terme n’est absolument pas négatif. À chacun son métier.
(3) La collapsologie est un courant de pensée transdisciplinaire, apparu dans les années 2010, qui envisage les risques, causes et conséquences d’un effondrement de la civilisation industrielle.
(4) Néologisme que je viens d’inventer pour exprimer une conscience qui se fourvoie dans le chemin de la vérité. 

 


 
Disclaimer : Le présent article n’est pas donné à titre personnel, n’est pas un conseil en placement et ne vise pas à placer de l’argent dans un fonds spécifique. Cette démarche doit être faite avec votre courtier qui prendra les mesures opportunes pour déterminer, si ce n’est déjà fait, votre profil d’investisseur et vérifier avec vous le placement le plus adéquat par rapport à votre situation. Lisez toujours les documentations officielles publiées par les assureurs et disponibles en suivant les liens proposés ou les documents en téléchargement. 

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