(Réflexion)
Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier, c’est une évidence que personne ne contestera, et certainement dans le cadre de la gestion d’un patrimoine financier. Cela répond à un sentiment de prudence nécessité par la recherche du meilleur rapport entre risque et rendement.
Hélas, pour avoir vu des gens partir en vrille incontrôlée sous prétexte de diversification, nous pensons que trop de choix tue le choix. Ou plus précisément qu’une hyper diversification nuit au portefeuille et n’apporte rien de plus que de la complexité. Combien de fois avons-nous vu des compte-titres avec 20 ou 30 lignes, si pas plus, totalement incomprises par le client. Incompréhension encore souvent plus grande lorsqu’on à affaire à un survivant d’après décès…
Ces lignes sont trop souvent le reflet de vendeurs qui avaient un produit du mois à fourguer et qui, tout en respectant le sacro-saint profil d’investisseur, ne prêtaient guère attention au sac de courses qui se remplissait de toutes sortes de choses inutiles. D’où des effets de redondances qu’on s’empresse de gommer à grands coups du mot magique : diversification ! Le mot qui rassure, le mot qui porte en lui les espoirs d’apaisement lors des crises.
Sicav ?
Outre qu’on pourra se poser beaucoup de question quant aux méthodes de vente, on oublie dans tout cela ce que c’est qu’une Sicav. Pour rappel, c’est un investissement fait en commun, géré par une équipe de professionnels qui achètent une volée de titres (parfois 30, parfois 100 ou plus) pour… diversifier les risques ! Bref, avec un montant plus ou mois réduit, éviter d’acheter 4 actions en comptant sur la chance. Si une action se plante, c’est 25 % du portefeuille qui sont atteints. Avec une Sicav de 40 actions, c’est 2,5 % du portefeuille qui trinquent.
Dès lors, opter pour 20 Sicav n’a pour nous aucun sens. Et cela en a encore moins quand on achète des fonds qui investissent eux-mêmes dans… d’autres Sicav ! À un moment, ne faut-il pas appuyer sur le bouton “stop” ? Parce que l’expérience montre que quand un marché se casse la figure, tout le monde encaisse. Qu’on soit investit dans un fonds de fonds ne change rien au problème. Et les 20 ou 30 lignes d’un portefeuille n’y changeront rien non plus. Car il ne faut pas oublier que la diversification est utile quand on veut éviter qu’une entreprise dans laquelle on aurait mis tous ses œufs ne nous entraine dans sa chute en cas de soucis. Mais quand c’est l’ensemble d’un marché qui crame, comme en 2008 ou en 2022, pour ne citer que ces exemples, la diversification amorti peut-être parfois le choc, mais n’empêche pas de tomber. Ce qui en soi n’est pas grave, les marchés se reprenant.
Conclusion
Nous pensons que même pour des portefeuilles importants, une diversification portée sur 5 ou 6 fonds bien choisis peut apporter toute la sérénité voulue tout en modérant les frais portés en compte. Si un portefeuille compte 6 fonds actions, avec une moyenne de 50 titres par fonds, vous avez 300 titres en main ! Si vous diversifiez parce que vous pensez que c’est une protection contre un marché en baisse, pensez-vous qu’avoir 900 titres via 18 fonds changera grand-chose ? Poser la question, c’est sans doute y répondre.