Si la guerre en Ukraine semble s’enfoncer dans une forme d’incertitude, il en est une que le marché n’a pas raté, c’est le passage en blanc de notre ami Donald. Son élection a déclenché un vent très porteur sur les marchés US et en corrélation, une dépréciation des valeurs européennes. Lesquelles ne sont pas mortes, loin de là. Mais une question se pose : faut-il réorienter son portefeuille ?
Cette interrogation est loin d’être idiote parce qu’il est tout à fait probable que nous assistions à un mouvement de fond qui risque de changer la donne boursière pour les années à venir, à savoir que la marque des USA sera sans doute bien présente en bourse. C’est à dire encore plus que maintenant. Et dès lors, est-il honteux de se dire qu’on peut se tourner vers d’autres cieux sans renier son terroir ? Non, bien sûr, puisque agir sur son portefeuille de temps en temps relève d’une saine gestion.
Comme le consensus est orienté USA, je me suis fendu d’un exercice comparatif sur plusieurs Sicav disponible chez Athora et chez Baloise Lux. Comme aurait pu le dire James Bond, j’aurais pu agrandir le spectre. Vu le travail et les outils plus pointus que cela demanderait, je m’en suis abstenu. Néanmoins, sans que ce soit un remède à tout, loin de là, j’ai pu établir un tableau (voir ci-dessous) qui pourra sans doute donner quelques pensées utiles à ceux qui voudraient se pencher sur le futur de leurs avoirs.
Du coup, avant de vous communiquer le fruit de mon travail, je vous invite à bien lire le disclaimer en bas de page parce qu’il n’est NULLEMENT question ici de science exacte ou à l’inverse, de boule de cristal. Comme pour la reine de Blanche-Neige, cet article n’a pour but que de vous donner matière à réflexion, de manière générale. Miroir, mon beau miroir…
Ceci étant dit, que peuvent nous apprendre les données récoltées et comparées ? Tout d’abord, faisons les présentations.
Présentation du tableau
– Les fonds sont disponibles chez Athora, sauf les trois derniers repris de la liste chez Baloise Lux, mais c’est pour avoir un peu plus de recul. D’autres fonds sont aussi disponibles chez NN ou Allianz, par exemple. Une étude plus poussée peut être faite sur demande.
– Hormis les deux premiers fonds, pris pour avoir un point de comparaison global, j’ai évidemment sélectionné des fonds non seulement investis en actions mondiales, mais aussi orienté USA, pour suivre la tendance du moment, et sans doute des années à venir.
– Les colonnes de durabilité sont données vu le caractère développement durable prôné par Ligne Bleue. Je donne l’article ESG / ISR Européen ( 9 = le meilleur, 6 = à éviter), la cote donnée en ESG / ISR par Morningstar et le nombre de labels qui viendraient conforter les notations. Notez que certains fonds très bons en durabilité ne demandent pas spécialement de label.
– Les colonnes de composition indiquent de manière absolument approximative (vu les fiches infos qui ne font pas spécifiquement ce distinguo) les répartitions entre USA, Europe et reste du monde. Le but est de donner une idée, pas de présenter un master en ingénierie financière.
Commentaires
Cela exposé, voici quelques idées tirées d’une lecture de mon tableau. Il peut y en avoir d’autres.
– Si l’on fait exception du second fonds, les Sicav tiennent la route au niveau ESG, mais certaines vont plus loin que d’autres. Chacun adaptera ses constats à sa sensibilité.
– En terme de composition, on voit que l’exposition USA qui a marqué les bourses dernièrement, et donc le résultat sur 1 an, ne donne pas automatiquement un avantage. C’est flagrant si on compare les lignes 1 et 5 !
– Néanmoins, à moyen et long terme, il faut constater que le fonds Amundi Standard & Poors 500, c’est à dire celui qui suit la bourse américaine dans son ensemble, tire son épingle du jeu. Il confirme en tout cas que les US restent la locomotive boursière au niveau mondial.
– Lors d’une année assez spéciale comme 2024, on voit que les différences de rendement sur 1 an sont assez marquées, et notamment, que les fonds article 9 semblent pénalisés par leurs choix durables plus pointus.
– A 3 ans, c’est à dire intégrant sur une courte période la grosse chute de 2022, on a trois catégories : le haut avec des rendements de 10 à 11 % ; le moyen avec 8 à 9 % ; et les autres. Il est vraisemblable que les choix des gestionnaires ont pesé dans la balance, notamment dans le choix de valeurs sensibles aux taux d’intérêts.
– A 5 ans, hormis deux fonds, tout le monde est entre 10 et 15 %. Mais ce sont des rendements annuels, donc, entre 10 et 15, il y a 25 % de différence de rendement sur 5 ans. Celle-ci s’explique par le chahut boursier connus sur les 5 à 6 dernières années, et ce n’était pas rien.
– A 10 ans, en excluant le fonds S&P 500 d’Amundi, et le Pictet megatrend, on est dans un mouchoir de poche. Ce qui évidemment ne peut qu’alimenter le moulin de ceux qui prône des gestions passives. Et qui conforte certainement l’idée que ce type d’investissement doit être vu sur une longue période. Demandez-donc à Warren Buffet ce qu’il en pense…
Conclusion
Pour autant qu’on puisse appeler mon avis non autorisé comme ça, je dirais que s’il faut tenter de mêler une durabilité cohérente à un investissement diversifié plutôt orienté US, des ouvertures sont possibles. Ligne Bleue est à votre disposition pour en parler.
À tout le moins, si vous envisagez d’investir, je vous invite à me demander d’abord les fiches infos des fonds qui pourraient retenir votre attention afin que vous puissiez prendre une décision plus construite en fonction de vos desiderata.
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Disclaimer : Le présent article n’est pas donné à titre personnel, n’est pas un conseil en placement et ne vise pas à placer de l’argent dans un fonds spécifique. Cette démarche doit être faite avec votre courtier qui prendra les mesures opportunes pour déterminer, si ce n’est déjà fait, votre profil d’investisseur et vérifier avec vous le placement le plus adéquat par rapport à votre situation.